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Premier français “Japanese tea instructor”, Florent est un passionné du thé. Depuis son blog Sommelier en thé japonais, il vous présente les différents thés et culture de ces feuilles si précieuses au japon.  Florent est également vendeur dans une boutique spécialisée à Tokyo, et s’occupe de la sélection des produits pour la boutique en ligne Thés du Japon, qui propose une large variété de thés japonais de haute qualité et parfois très rares. Une manière de gouter les délices du japon et vous initier à l’art du thé japonais.

Mais qu’est ce qu’un sommelier en thé? et surtout comment découvrir ce breuvage japonais et ses traditions? Êtes-vous plutôt thé à l’anglaise ou thé japonais? En tout cas,  Florent nous a conquis : Thé japonais *kudasai*!

1. Qu’est-ce qu’un sommelier en thé et quelles sont les qualités nécessaires pour le devenir? Est-ce un métier répandu au Japon?

Le titre exact est en réalité Nihon-cha Instructor (Japanese Tea Instructor). Il faut passer deux examens, écrit et pratique. Des connaissances assez vastes sur le thé japonais sont requises, de son histoire à son agriculture et méthodes de fabrication, en passant pas la chimie et les techniques d’évaluation. Pour l’examen pratique: reconnaissances de différents types de thé, des périodes de cueillette, etc. Le taux de réussite est assez bas, mais avec une vraie passion pour le thé, ce n’est pas si difficile. Mais une fois le diplôme en poche, il reste tant à apprendre, tant d’expérience à acquérir ! On peut dire que ce diplôme est aussi une sorte de sésame qui permet à ceux qui veulent apprendre plus d’être mis en relation avec la crème des professionnels du thé au Japon.

Après, il est difficile de dire que c’est un « métier ». Chacun est libre d’en faire ce qu’il veut. Nombre de personnes font des séminaires dans les MJC, écoles ou maison de retraites, d’autres tentent de s’en servir pour entrer de plein pied dans l’industrie du thé japonais.

Cette qualification fut créée il y a une dizaine d’année par l’Association Centrale du Thé Japonais devant le pauvre constat d’un Japon où le thé japonais est absolument méconnu des japonais eux-mêmes. Le but premier était donc de former des professionnels du thé, avec de solides et exactes connaissances, pour faire de l’éducation et de la promotion.

2. Comment choisir un thé japonais ?

L’idéal est de goûter, bien sûr. Mais rare sont les endroits où cela est possible, et même quand cela est possible, encore faut-il que le thé fusse préparer correctement.

Il faut avoir un point de vente sérieux, avec des vendeurs compétents capables de donner des renseignements et conseils exacts sur le thé.

Thé japonais

Je pense qu’il faut essayer le plus possible de thés différents, être ouvert, c’est-à-dire ne pas se fier uniquement à un nom de région productrice connu, ou rester bloqué sur un seul genre.

Pour parler de façon plus technique, il existe des critères, notamment sur l’aspect des feuilles (lustre, uniformité de la couleur, etc) mais on ne peut pas s’y fier à 100% non plus.

3. Les cérémonies de thé sont célèbres au japon. Mais qu’est ce qui la rend si différente du thé à l’anglaise ?

Malheureusement, ce sont aujourd’hui bien trop souvent des cours de bonnes manières ou le thé en lui-même n’a que peu d’importance – qu’il s’agisse de cérémonie du thé (avec du matcha) ou de cérémonie du sencha, ce sont des cristallisations de nombre de formes d’arts. Elles ne reflètent pas la réalité du thé japonais. Elles sont des micro-univers esthétiques hors de la réalité du quotidien. C’est ce qui fait qu’elles sont très différentes aussi bien du thé à l’anglaise que de n’importe quel mode de consommation du thé pour le plaisir du thé.

région productrice Hon.yama

4. Si vous deviez mentionner une région du japon pour les amoureux du thé, laquelle serait-ce?

Je ne mentionne justement pas de région en particulier pour les amoureux du thé. On trouve du thé sur presque la totalité du territoire japonais. On trouve des thés excellents partout et des thés médiocres partout aussi. Les régions très célèbres donnent souvent naissance aux meilleurs des chefs d’œuvres, mais aussi au pire du pire. C’est la marque d’un producteur de talent, de savoir faire au mieux avec l’environnement où il travaille.

Même si la mécanisation, et plus encore la propagation des cultivars ont pu atténuer les particularismes et les terroirs, chaque région conserve tout de même des particularités, si bien que je ne peux que conseiller d’essayer des thés du plus grand nombre de régions productrices et environnements de culture.

5. Que pensez-vous de cette citation: « On boit le thé pour oublier le bruit du monde». Lu Yu Maître de thé sous la dynastie Tang (618-907) ?

C’est la façon spirituelle de voir les choses, c’est celle des lettrés, c’est aussi une pensée qui peut mener aux cérémonies du thé évoquées plus haut. Mais si l’on replace cette situation dans un contexte moderne, c’est tout simplement le thé comme plaisir et passion, et aussi comme moyen d’évacuer le stress du quotidien. Sous cet angle là c’est bel et bien le « thé passion » que je défends. Un plaisir du thé, ou plutôt des thés, qui ne démarre pas lorsque l’on commence à boire, mais lorsque l’on commence à préparer le thé, enfin non, ce plaisir commence même plus tôt encore, au moment où l’on choisi le thé que l’on va boire, les ustensiles que l’on va utiliser. Cela doit pour moi rester simple, sans cérémonie justement. Je veux dire qu’il n’y a pas chez moi une  sacralisation de la pratique du thé.

Cérémonie du thé au Japon

Néanmoins, cette vision se différencie de celle du thé du quotidien, bu par habitude plus que par plaisir, vision qui est (malheureusement) très majoritaire au Japon.

Mais dans tout les cas, le thé nous accompagne dans notre existence, d’une manière ou d’une autre.

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